VENISE - Le quartier de Castello



Le quartier de Castello fut, au moyen Age, dénommé Olivolo par référence probable à une grande oliveraie en exploitation à l'époque. Le nom actuel de Castello rappelle qu'une ancienne forteresse était sur la petite île de San Pietro et a disparu. C'est le plus grand des six quartiers, étiré vers l'est et développé jusqu'aux environs immédiats de San Marco, à l'ouest.





















Il a gardé l'empreinte des ateliers du chantier naval de l'Arsenal et de ses maisons ouvrières où logeaient les Arsenalotti. Les bâtiments y sont sans faste. On n'y voit pas de palais, mais des maisons dont certaines sont très modernes, dans un univers verdoyant.


On peut y habiter au rez -de-chaussée, alors que dans les autres quartiers, ce sont les boutiques qui occupent l'espace : légèrement en hauteur, le sol du Castello est abrité des hautes eaux (aqua alta). Aussi les chaises et les tables peuvent-elles rester dehors. Des chaises encore occupées dans un passé trés récent par les dentellières, par les pêcheurs qui réparent leurs filets et par les joueurs de cartes, jusqu'au coucher du soleil.






Le territoire de l'Arsenal, vers le nord, n'est pas éloigné. Ce fut au Moyen Age, le chantier naval le plus important, assurant la puissance maritime et marchande de la Sérénissime pendant plus de sept siècles. Ses vastes proportions occupent une partie importante du Castello.

L'Arsenal n'est pas ouvert au public, sauf à l'occasion des expositions et de certaines manifestations qui ont lieu à la corderie.
L'arsenal de Venise a été fondé en 1104, en raison de la nécessité pour la République, longtemps impliquée dans des conflits avec les puissances voisines, de posséder un entrepôt naval et un dépôt d'armes et de munitions. A partir du 14e siècle, l'hégémonie de l'ennemi turc, qui avait affaibli l'Empire byzantin, obligea Venise à une production encore plus soutenue de son armement naval de guerre.
De plus, la mainmise de la République sur la construction des flottes marchandes avait nécessité l'extension de l'arsenal qui, entre 1303 et 1325, quadrupla sa superficie de fabrication et d'amarrage, dans la topographie de l'est de la ville.
Seize mille ouvriers, répartis sur les chantiers et bassins de 25 hectares, assuraient l'activité des fonderies, des fabriques de fusils, de rames et de mats, des entrepôts de bois, de charbon, de poudre, l'entretien des hangars d'artillerie, des cales sèches, la surveillance des résines.
































Dans la partie Nord, près des Fondamente Nuevo (quais neufs) le sanctuaire San Francesco della Vigna rappelle que des vignobles étaient exploités au moyen Age. En 1253, le terrain fut mis à la disposition de l'Ordre des Franciscains, pour la construction d'une église, qui fut réédifiée entièrement en 1534 par Sansovino sur le plan habituel d'une croix latine à nef unique dans le style de la Première Renaissance, empreinte de sobriété.























La façade austère est de Palladio, en 1572. Le campanile, trés élevé, rappelle celui de Saint Marc

On traverse la sacristie pour entrer dans le cloître du 14e siècle, recueilli et enfoui dans la verdure.
Un second cloître, plus petit, succède au premier.



























San Giovanni e Paolo

On trouve la grande place Santi Giovanni e Paolo,  l'église du même nom et la Scuola Grande di San Marco.

La place, l'une des plus grandes de Venise, est bordée par le rio dei Mendicanti, l'un des canaux les plus fréquentés de la ville.
Sur le vaste campo est érigée une très belle statue équestre, ce qui est très rare à Venise où dit-on, on ne savait ni sculpter ni modeler un cheval.

C'est le monument de Bartolomeo Colleoni, condottière de la République, grand chef de guerre.








L'eglise

L'ordre des Dominicains eut la faveur de l'octroi d'un terrain en 1234, par le Doge Jacopo Tiepolo, pour l'édification d'une église de style gothique, en croix latine, à trois nefs et cinq absides.

L'église triomphale ne fut consacrée qu'en 1430, après des dons généreux qui permirent de l'embellir.
En 1458, un grand portail fut intégré à l'ancien frontispice en briques roses. L'architecte Gambello fit poser un revêtement de pierres plates et six colonnes grecques, de marbre, dans une association harmonieuse des arcs et ogives gothiques avec l'entablement à rinceaux de la Renaissance.


A l'intérieur, les voûtes sur croisées d'ogives ont permis d'éviter une charpente découverte. A cause du sol marécageux a été utilisé un entrelacs de roseaux recouvert de crépi qui donne l'aspect d'un plafond de pierre.







La Scuola Grande di San Marco

Située à côté de l'église San Giovanni e Paolo, la Scuola Grande di San Marco était l'une des six confréries majeures de Venise.

C'est l'occupant autrichien en 1815 qui fit transformer cette confrérie en hôpital qui est toujours en activité.
La Scuola Grande di San Marco est en effet aujourd'hui le siège de l'Hôpital municipal. La façade polychrome est un des plus beaux appareillages de marbre que l'on puisse admirer à Venise.





Santa Maria Formosa où l'église du même nom cède une partie de l'espace au palais Querini-Stampalia est l'une des places les plus fréquentées, avec son grand marché quotidien, populaire et animé, d'un aspect oriental avec ses toiles multicolores en plein vent.

L'église porte le nom de la vierge qui a un culte particulièrement fervent à Venise où plus de vingt édifices religieux sont consacrés à Marie.






Et puis de là,  flânerie de campo en eglise, de canal en façade, de ruelles sans issue en canaux sans pont, nous avons atteint la Riva degli Schiavoni où on retrouve la foule, les touristes puisqu'à quelques pas de là se trouve San Marco.













2 comentarios:

Unknown dijo...

ça me donne envie d'y revenir !!!!
c'est beau !

C.CH. dijo...

... et c'est plus facilement réalisable que l'Amérique latine.